Je ne sais rien Ou si peu Mais ce que je sais C'est que je sens
J'ai une assez bonne idée De tout ce qui m'échappe Par désintérêt ou par incapacité À comprendre
Je sais je sens direct Ce qui me déplaît Ce que je n'aime pas Ce qui m'horripile Ce qui me fait peur
L'essentialisme L'injustice La mauvaise foi Le foie de veau Les betteraves Et les meutes
Tellement d'années Pour me construire Un semblant d'estime de soi Alors tu vois Je ne te juge pas J'essaie de déchiffrer La marque et le modèle De tes blessures
En revanche je me protège De ta toxicité éventuelle Parce que merde J'ai déjà fort à faire Avec mon propre poison
Tu ne me connais pas Je ne te connais pas Tu ne te connais pas Je ne me connais pas Tu ne me connais pas Je ne te connais pas Tu ne te connais pas Je ne me connais pas
Enfin si, un peu Toi aussi peut-être Mais généralement Quand c'est le cas Ça se passe plutôt bien Entre connaisseurs Des apparences trompeuses
Une chose est sûre et certaine La certitude est un signe qui ne trompe pas Dès que je m'en forge une Je la prend d'assaut, ne te fatigues pas
Quant aux tiennes Elles m'attristent plus qu'autre chose Parce qu'elles t'enferment Et prendre du temps ferme Quand le temps nous manque si cruellement Ça doit tenir chaud Mais quelle belle connerie Quel beau gâchis J'en suis convaincu Mais je peux me tromper
Cela dit Se mentir à soi-même N'est-ce pas la marque de fabrique De notre espèce si créative ?