Tintin débarque à Shanghai afin de démanteler un réseau de trafiquants d’opium. Il découvre un pays aux prises avec les trafics occidentaux et les visées impérialistes japonaises… Ce contexte est dépeint par la reporter Titaÿna, de son vrai nom Élisabeth Sauvy, en reportage en Chine en 1931. Un film au commentaire empreint de colonialisme, symbole de la position dominante que s’arrogent alors les Occidentaux en Orient.
Titaÿna (Élisabeth Sauvy) est, à l’instar de Tintin, une journaliste, reporter et aventurière qui n’hésite pas à passer son brevet de pilote pour pouvoir sillonner l’Europe. Ses reportages paraissent dans différents journaux, tels que Vu, L’Intransigeant ou encore Voilà. Titaÿna devient célèbre grâce à ses entretiens avec Mustafa Kemal Atatürk ou encore Romanetti, le bandit corse. En 1931, accompagnée de Robert Lugeon, elle part en Chine tourner un reportage sur le Yang-Tsé en crue, ce même fleuve duquel Tintin sauve de la noyade un jeune chinois, Tchang, dans Le Lotus Bleu. De son voyage en Chine, Titaÿna ramène des images qui témoignent des tensions à l’œuvre dans le pays et de la misère des campagnes. Le commentaire qui les accompagne n’en est pas moins emprunt des préjugés coloniaux de son temps et emblématique de la position dominante que s’arrogent alors les occidentaux en Orient.
« Promenade en Chine », (1932) de Titaÿna En 1931, Titaÿna et Robert Lugeon partent en Chine avec un matériel cinématographique réduit et une petite équipe. Une inondation meurtrière recouvre entièrement la ville et la région de Hankou qui borde le fleuve Bleu. Titaÿna profite de cette agitation pour embarquer sur une canonnière qui s'apprête à effectuer sa première remontée jusqu'à Chongqing. Au fil de la traversée des gorges du Yang-Tsé, la ville de Chongqing apparaît dans les hauteurs, puis Shanghai et Hong Kong.