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Jonas: rap Rox: backs Cédric Schaerer: clavier Erwan Valazza: guitare Christophe Chambet: basse Maxence Sibille: batterie Marco Nüesch: son
Le Couteau (Jonas/Anthony Kurtz)
Ils ont ces couteaux dans les poches, s’en vantent avec les potes Et s’en moquent qu’ils furent forgés à une autre époque Histoire courte ignorée de beaucoup trop Ainsi j’te te ramène à l’âge de fer de ces couteaux
Un temps où cette lame était le seul moyen de clamer Son existence, c’était cela ou cramer Graver son nom sur les murs quand l’arbre généalogique Avait perdu sa logique, mystère de la géologie Les seules strates étaient les classes sociales des States L’esclavage aboli, mais pas de place sur l’estrade Alors on a planté cette culture, fait ses marques Bien souvent tracées de l’autre côté de la marge C'était barge, quartiers à couteaux tirés Nouveau phénomène et toute une jeunesse attirée Les exclus admirés sortant de la ligne de mire Tout a démarré là où le chaos demeurait Le soufflet de la rage chauffait le couteau à rouge Défonçant les barrages, une envie de goûter à tout Petit à petit les destinées se permutent Et cette lame permit d’extraire pas mal de balles perdues
Le couteau coupe, laisse ses marques Oups, paré à trancher les amarres Je passe sous la loupe une page de l’histoire Où la rage et l’hystérie rajoutent un art sur la liste
On n’imaginait pas s'couper de telles parts de bifteck
Avec ce couteau, et ça a recoupé aussi sec
De la famine à l’orgie, ce fut la débandade
Bandes adverses, de quoi verser des larmes comme dans Bess et Porgy
On avait presque négligé l’âme de cette lame
De cet outil, par gain, C’était plus pourquoi, mais pour qui
Puis certains se complaisent à tripper sur son manche
Le décorer de diamants, perso, je trouve ça moche
Mais, à la longue, cette lame s’émoussa
Ne tranchant plus aussi net, plus la même secousse
Ça impressionne quelques minettes et les gosses de riches
À la longue la baïonnette fit surtout figure de grosse triche
La cible devint les autres protagonistes
Que l’on taille et que l’on crible et l’espoir agonise
Une lame qui avait su percer le rideau de l’ombre
Avait taillé ses propres voiles à trop se soucier de l’onde
Je cause, avec dans ma poche, mon petit couteau suisse Plein d’outils que d’autres n’ont pas, comme cet ouvre-boîte Une lime à ongle, une petite lame inoffensive Un cure-dents car je ne mange pas que du riz et des pâtes Qui suis-je alors, hein, pour juger les autres surins C'est sûr, j'ai pas grandi aux pieds du mur ni dans le purin Mais il porte sa croix, aussi petite soit elle Et souhaite, encore une fois, produire quelques étincelles C’est pas une arme blanche, mais noire et latine Qui m’a permis d’aiguiser ma voix sur des platines Héritier d'une culture apprise sur le tas et le tard Je représente d'abord mes vérités et mes tares Le couteau, à soi d'en choisir l'usage Toujours dans ma poche, même si on dit qu'j'ai plus l'âge C'est avec lui que d'la scène j'ai perdu mon pucelage Et poursuivis mes rêves des plus fous aux plus sages