J'ai 42 ans, je suis sociologue au CNRS et photographe. Je vis à Toulouse, dans le quartier de Saint-Sernin. Je suis myopathe. Cela signifie que ma force musculaire est très réduite. Je me déplace en fauteuil roulant électrique et j’ai besoin d’aide dans tous les actes de la vie quotidienne. De ce fait, j'emploie, ou plutôt je devrais employer, 5 personnes qui, en se relayant, pourraient m'accompagner 24h/24, 7j/7. C’est comme cela que les choses fonctionnent normalement mais la situation est bien différente actuellement. Recruter est aujourd’hui devenu extrêmement difficile voire impossible. Mon équipe est en sous-effectif depuis un an et demi, ceux de ses membres qui sont encore là sont épuisés, leur motivation décroît et nos relations se détériorent logiquement, pour des raisons qui nous dépassent. Cette situation génère un sentiment d’insécurité profond et compromet chaque jour davantage mes projets et mes aspirations. Pour la première fois depuis 2005 et le recrutement de mon premier assistant de vie, je ne sais pas qui va me coucher vendredi soir et me venir en aide ce week-end. Puisque personne ne peut m’accompagner, ma petite amie va partir sans moi passer à Montpellier le week-end que nous devions partager elle et moi. Puisqu'aucun des modes de recrutement habituel ne semble porter ses fruits, je décide d'aller directement dans la rue distribuer mes annonces de recrutement et tenter de trouver des assistants de vie pour compéter mon équipe.
Je sors dans la rue pour recruter des assistants de vie
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