Au sommet de ma tête, c’est pas la fête. Au sommet de ma tête, ce n’est plus si chouette. Ils vont partir brusquement et à jamais. Ils vont partir sans un adieu, sans un regret.
Tant d’années de fierté de ma toison. Comme ces enfants qui quittent la maison. Sans un bruit, un par un, sans en parler. Et puis un beau matin on se sent dépeuplé.
Où est-elle, ma fierté, ma chevelure ? Je me sens humilié, comme une tonsure. Et je me barricade, je ne veux voir personne. Je donnerais mon royaume pour revoir ma couronne.
Comment dois-je m’appeler ? Orphelin capillaire ? Le moral d’un lion sans sa crinière. La nostalgie des matins ébourrifés, des coiffures improbables de mes jeunes années.
Puis je cherche à ruser, à dissimuler. Un chapeau, un béret toute la journée. Mais je me sens emprisonné et effacé. Et tous ces déguisements étouffent mes pensées.
Oublions les implants, les cheveux postiches, tous ces artificiels caprices de riches. Et me voici, sans hésiter une seconde, boule à zéro, fièrement face au monde !
Paroles et musique : Y. Fourneau