Manque de rendez-vous, critères flous : une intersyndicale parisienne dénonce une « fabrique à travailleurs sans-papiers » et appelle à la mobilisation face à la politique xénophobe menée par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
Les syndicats parisiens CGT, CFDT, FO et la FSU se sont mobilisés avec environ 150 travailleurs sans-papiers, ce mercredi 4 juin 2025, place du Châtelet à Paris. Ils dénoncent une situation endurcie pour obtenir un titre de séjour ou son renouvellement.
« On galère de plus en plus pour obtenir la régularisation des travailleurs sans papiers par le travail et c'est scandaleux. Ces personnes sont des chevilles ouvrières et paient leurs impôts, mais depuis l'arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur, on est dans un racisme d'État. » s'insurge Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT.
Habich, en France depuis 14 ans, exerce le métier de plombier chauffagiste à Paris mais se retrouve sans-papiers car il est sans informations depuis sa dernière demande de renouvellement, il y a trois mois : « Je ne peux plus travailler avec un titre de séjour expiré et je suis inquiet pour payer mon loyer et mes charges...C'est invivable ! ».
« Sans eux, notre ville ne tiendrait pas debout », rappellent les syndicats. Pourtant, l’accès à un premier titre de séjour ou à son renouvellement devient un véritable parcours du combattant. Faute de rendez-vous, certains salariés se retrouvent suspendus, voire licenciés, malgré leur activité déclarée. La publication récente de la nouvelle liste des métiers dits « en tension », pour lesquels la régularisation est censée être facilitée, alimente encore un peu plus la colère. Des professions comme le nettoyage, la logistique, les déchets ou des postes clefs de la restauration, pourtant omniprésents en Île-de-France, en sont exclus. Une absurdité, selon les syndicats, qui y voient une continuité de la politique « xénophobe et excluante » portée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Aurélie Lagaville, secrétaire générale de la CFDT Paris, pointe également la fracture numérique : « Le fait que tout soit numérique avec aussi la barrière de la langue conduit à une rupture de droits et à la fabrique de travailleurs sans papiers.»
« Ce dispositif n’est rien d’autre qu’une fabrique massive de travailleurs sans-papiers », accusent les syndicats, qui rappellent que derrière chaque dossier rejeté, ce sont des hommes et des femmes qui basculent dans l’illégalité, soumis à une exploitation accrue et à des conditions de travail dangereuses et dégradantes.
ABONNEZ-VOUS à la chaîne de l'Humanité https://www.youtube.com/channel/UCar0yo-PpeMk51m116826pQ/
📰 Vous avez aimé cette vidéo ? Pour une info 100% libre et engagée, ABONNEZ-VOUS : https://abonnement.humanite.fr
✊ Nous ne sommes financés par AUCUN MILLIARDAIRE. Et nous en sommes fiers ! Pour nous accompagner face à des défis financiers constants, SOUTENEZ-NOUS : https://www.humanite.fr/donner-a-lhumanite
📣 L'HUMANITÉ C'EST AUSSI : Un site : https://www.humanite.fr/ Une application : https://app.humanite.fr Twitch : https://twitch.tv/lhumanitefr Instagram : https://instagram.com/lhumanitefr Threads : https://www.threads.net/@lhumanitefr Twitter : https://x.com/humanite_fr TikTok : https://tiktok.com/@lhumanitefr