Marie de Quatrebarbes a été mon invitée dans The Living Library #3 (le 2 mai 2022) pour un aperçu de son parcours poétique jusqu’à présent. Le questionnement nous a conduites à la nature de l’écriture, définie comme l’habitation d’une marge et résistance à la vie sociale et politique. Nous avons creusé le rapport post-productif de son écriture à de multiples sources, et nous sommes posé la question comment la forme d’un livre s’impose dans son rapport au temps et à l’altération de soi. Son écriture a été décrite comme la captation et la formation de grumeaux, travaillés en entités fluctuant entre forme et informe, résistance et fluidité, constamment nourries par la lecture. Pour Marie de Quatrebarbes, le poète serait comme un insecte nécrophage qui décompose et recompose la matière de la langue, pour permettre quelque chose de l’ordre de la poussée de fleurs. L’Écriture répondrait également à la question comment porter la phrase écrite dans un espace sonore, une prise de conscience qui a influencé la nature de sa phrase poétique. L’Auteure a ensuite commenté sa méthodologie de travail qui accorde une grande importance à l’écoute. Finalement, nous avons discuté du rapport dans ses livres entre contenu et forme, et entre poésie et image, où la poésie serait une quête de l’image impossible.
Marie de Quatrebarbes travaille dans le champ de la poésie et de la performance. Elle a publié plusieurs livres de poésie, récits, ainsi que des textes et des poèmes dans des revues (Ce qui secret, L'Ours Blanc, Muscle, Mouvement, Catastrophes, Diacritik…). En 2014, elle fonde avec Maël Guesdon et Benoît Berthelier une revue de poésie et de traduction, La tête et les cornes ; le troisième numéro est consacré au cinéaste Alain Cavalier. En 2016, elle réédite l'ensemble de l’œuvre poétique de Michel Couturier. Elle a coordonnée l’anthologie Madame tout le monde, dédiée à des jeunes poétesses contemporaines (Le Corridor bleu, coll. S!NG, 2022). Son premier roman, Aby (P.O.L, 2022), est consacré à la crise psychique d’Aby Warburg.