Nous étions habitués à penser les questions de justice sociale dans les termes du partage des fruits de la croissance. Les impératifs de la transition écologique et les disparités d’impact environnemental des modes de vie nous invitent de plus en plus à les reformuler sous l’angle de la répartition du poids de ses externalités, qui conditionne très étroitement le potentiel de conversion des habitudes et des pratiques. Cette présentation s’appuie pour l’essentiel sur les conclusions d’un livre à paraître en janvier 2022. Ce livre s’appuie à titre principal, mais non exclusif, sur les données de l’enquête « Styles de vie et environnement » (SVEN) menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française en 2017 dans le cadre du panel ELIPSS. L’ouvrage s’efforce de mesurer et comprendre la distribution sociale des représentations et des attitudes à l’égard de l’environnement, mais aussi celle des impacts environnementaux associés aux styles de vie des différentes catégories de population. Il analyse les conditions sociales d’émergence des préoccupations environnementales, en resituant les données de l’enquête SVEN dans les évolutions de longue période observées en France et à l’étranger à partir d’autres sources.