Les nations du Nord global se sont engagées, lors de la dernière Conférence des parties (COP), à accroître le fond vert pour le climat à destination des pays du Sud global, de 100 à 300 milliards. Pourtant, les besoins des pays du Sud face au changement climatique sont estimés à plus de 2 000 milliards par an. La dette climatique des pays du Nord, elle, a été estimée entre 4 000 et 6 000 milliards annuels jusqu’en 2050. Quelle est l’origine de cette dette, comment est-elle calculée ? Comment pourrait-elle être utilisée pour quitter ce monde fondé sur l’inégalité ? Olivier Ragueneau présentera ses premières estimations de la dette climatique. Il exposera ce qu’elle représente aujourd’hui, en particulier sous la forme d’une responsabilité prospective : ni repentance ni dédouanement, elle est à la fois réparation et garantie de non-répétition et pourrait être pensée dans le cadre de la justice transitionnelle. Quelques exemples d’applications de ce concept seront donnés, pour agir global et penser local, en particulier en matière de migration, à l’heure de la grande fermeture.