Nathaniel Hawthorne : Maître Brown fils (2017 - Samedi noir / France Culture). Diffusion sur France Culture le 30 septembre 2017. Photographie : Nathaniel Hawthorne (1804-1864) • Crédits : Ann Ronan Picture Library - AFP. Pour la 1ère fois dans l’histoire de l’Amérique, Hawthorne, à l’image de son double, Maître Brown fils, nomme la « tache de sang » sur laquelle son histoire et sa mythologie se fondent : génocide des Indiens ; dévoiement de la religion à travers un fanatisme puritain aussi diabolique que le Diable. Adaptation d’Hélène Frappat. D’après la traduction de Muriel Zagha. Une réalisation de Michel Sidoroff. Conseillère littéraire : Caroline Ouazana. « Nathaniel Hawthorne est né Hathorne en 1804 en Nouvelle-Angleterre, à Salem, et c’est à l’âge de vingt ans, pour renier ses ancêtres puritains, coupables d’avoir participé à la chasse aux sorcières (son grand-père fut l’un des juges au procès des « sorcières de Salem » en 1692), qu’il ajoute la lettre W à son nom. Tout est dit, dans ce geste sublime de libération par la lettre : il contient déjà le destin d’Hester Prynne, héroïne de “La Lettre écarlate” (1850), condamnée par sa communauté puritaine à porter sur sa poitrine la lettre A, pour Adultère. Dans son « nid de hibou », sa maison aux murs rouges, Nathaniel Hawthorne entreprit d’écrire le véritable Ancien Testament de la littérature américaine, c’est-à-dire la matrice dans laquelle ses héritiers (Herman Melville, Henry James, Stephen King…), ne cesseront de se reconnaître et de puiser force et inspiration. Personne n’a égalé la densité visionnaire et poétique de ses contes, qui rapatrient l’enfer sur terre, et font des femmes les premières proies d’un système patriarcal se masquant derrière le « voile noir » du puritanisme pour asservir les plus faibles à une pure logique marchande, donc duplice, de domination. L’écrivain selon Hawthorne demeure pour moi aujourd’hui cette figure humble de héros sans armes autre que le langage qu’il s’invente, de poète réfugié dans les bois, d’observateur spectral d’un pays rejetant ses crimes sur les « bannis » possédant, tel Maître Brown fils, le don de voir le vrai Diable : l’hypocrisie puritaine. Comme le filmera, un siècle et demi plus tard, le cinéaste John Carpenter, “Maître Brown fils” nous apprend que le mal que le pouvoir américain n’a eu de cesse de prétendre identifier à l’extérieur, naît et croît en réalité dans le cœur de chaque être humain. Le mal — comme la fuite, comme la liberté, comme l’art — sont une possibilité qui s’offre à chaque instant à tout être humain, universellement. » Hélène Frappat
Avec :
Bernard Gabay (William Malvin) Geoffroy Lidvan (Maître Brown fils) Hélène Chevallier (Foi Brown) Alain Macé (Le Révérend Lowell) Franck Kronovsek (Le Diacre Gookin) Bernard Bouillon (Le Diable) Mauricette Gourdon (Dame Cloyse) Pauline Ziadé (Ann et Mary)
Et les voix de Céline Schaeffer, Émilie Pierson, Janice Zadrozynski, Sophie Bourel, Cécile Arnaud, Olivier Ruidavet, Didier Mérigou, Xavier Bazin et Léo Reynaud
Bruitages : Bertrand Amiel et Élodie Fiat. Prise de son, montage et mixage : Cédric Chatelus et Victoria Aspert. Assistante à la réalisation : Léa Racine
“Maître Brown fils” de Nathaniel Hawthorne figure dans le recueil “Contes et récits”, publié chez Actes Sud
Source : France Culture
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