A la violence sociale, économique, physique, il faut ajouter celle des mots (méprisants) envers ceux (méprisés) «qui ne sont rien». La violence symbolique, qui redouble de cruauté. Dans «Le Méprisant de la République», Monique Pinçon Charlot ausculte le discours de l'Etat et de ses locataires lors de la bataille contre la réforme des retraites. Au Poste reçoit la pétulante sociologue et c'est (déjà) un bonheur. Présentation de «Le Méprisant de la République» (Textuel)
Un livre détonateur pour un diagnostique implacable. Jamais dans la Ve République un président n’avait fait preuve d’autant d’arrogance à l’égard de celles et ceux « qui ne sont rien ». Ne nous y trompons pas : le mépris des gens ordinaires ostensiblement affiché par Emmanuel Macron n’est pas qu’un trait de caractère. Ce mépris doit être mis en regard de la violence d’une oligarchie qui accapare aujourd’hui tous les pouvoirs et toutes les richesses. Le dédain élyséen rend visible la violence des ultra-riches tout en occultant les logiques sociales qui sont au cœur du capitalisme. D’où la nécessité de poser un regard sociologique sur le mépris de classe, comme le fait ici Monique Pinçon-Charlot à travers une chronique de la lutte contre la réforme des retraites. En temps normal, les dominants cherchent à masquer les hiérarchies sociales. Mais, lorsqu’ils se sentent menacés, comme c’est aujourd’hui le cas, leur violence symbolique s’affiche au grand jour. Au risque qu’elle se retourne contre eux ! Monique Pinçon-Charlot, sociologue, ancienne directrice de recherche au CNRS, est spécialiste des grandes fortunes françaises. Ses ouvrages sur l’oligarchie, co-écrits avec son mari Michel Pinçon, sont des best-sellers.
Elle a notamment publié chez Textuel avec Michel Pinçon, L’Argent sans foi ni loi (2012) et Les Prédateurs au pouvoir. Main basse sur notre avenir (2017).