Milad Doueihi : pour un humanisme numérique

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L’ erg accueille ce vendredi 2 mars 2012, à 10h, à l’auditoire erg, Milad Doueihi, historien du religieux dans l’Occident moderne, titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures numériques à l’Université Laval (Québec).

Penser l’avenir des sociétés numériques avec les outils de nos traditions humanistes : tel est l’ambition de ce livre. Mais comment créer un humanisme numérique qui aurait intégré les exigences de nouveaux supports que rien ne permet de fixer dans l’espace ni de stabiliser dans le temps ?

Malgré une forte composante technique, qu’il faut interroger et sans cesse surveiller car elle est l’agent d’une volonté économique, le numérique est devenu une « civilisation ». En effet, le numérique modifie nos regards sur les objets, les relations et les valeurs.

Claude Lévi-Strauss a reconnu « trois humanismes » dans l’histoire de l’Occident : un humanisme aristocratique de la Renaissance, un humanisme bourgeois et exotique du XIXe siècle et un humanisme démocratique du XXe siècle. Dans ce livre, Milad Doueihi propose un « quatrième humanisme » numérique, celui de ce siècle débutant.

Cet essai ouvre à la compréhension des nouvelles compétences, techniques et culturelles, de notre avenir virtuel.

« Peut-on ou doit-on tout partager avec son ami, avec ses amis ? Peut-on ou doit-on abandonner toute propriété individuelle au profit de la collectivité ? Ou bien faut-il préserver la propriété individuelle et la soumettre au choix de l’ami ? Derrière ces questions on retrouve les problèmes qui sont en grande partie les nôtres aujourd’hui dans la culture numérique : quels sont les liens entre le partage, l’amitié numérique et le domaine public ? Quelles sont les formes d’échange et l’économie qui les soutient dans le monde de la sociabilité numérique ? Est-ce que l’amitié inaugure une nouvelle ère, avec un nouveau paradigme de la propriété et de la valorisation ? Ou bien s’agit-il tout simplement d’une exploitation économique classique de la mise en forme numérique de l’amitié et de ses extensions par les plates-formes actuelles ? ».

Et une étude remarquable de l’oubli, et du concept de patrimoine (en relation avec le droit à l’oubli, l’auteur dit très justement que « l’oubli est l’impensé et l’impensable de la culture numérique, car il a toujours été considéré comme quelque chose à conquérir ».

Pour un humanisme numérique Milad Doueihi Seuil, 2011

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