« Si on part déjà de l'adjectif identitaire, deux sens qui se côtoient un peu dans la littérature. Le premier c'est un espèce d'équivalent de "extrême droite", donc en gros c'est un peu utilisé comme ça parfois, est identitaire ce qui est d'extrême droite. C'est un peu un usage abusif et un peu extensif, on l'évite. Ce qui est intéressant dans le terme "identitaire" c'est que c'est eux qui l'ont fabriqué, à un moment il faut quand même aussi le dire. C'est leur terme, c'est un terme, alors moi je dis autochtone, parce que c'était le peuple que j'étudiais, mais voilà c'est leur terme à eux. Pourquoi est-ce qu'ils ont créé ce terme ? Le premier usage, c'était au sein d'Unité Radicale, donc la vieille organisation de laquelle était issu, était en lien, Maxime Brunerie qui avait tenté un petit attentat sur Jacques Chirac le 14 juillet 2002. Au sein d'Unité Radicale apparaît à un moment un conflit, et une moitié va se déterminer, se définir comme identitaire par rapport à l'autre. Donc en fait c'est un terme en interne pour se distinguer entre deux tendances. Ce terme va faire florès parce qu'ils vont se dire "c'est hyper pratique ce terme, nous on n'aime pas être qualifiés d'extrême droite, on trouve que c'est un terme qui est insultant et qui nous disqualifie. Du coup on va utiliser identitaire à la place. Donc on ne va plus essayer de se définir autrement, et on va se dire qu'on est identitaires". Donc c'est très pratique pour eux, c'est d'un usage assez commun et ils vont le garder, et ça va devenir à partir de 2002 le nom de leur parti, le nom d'un mouvement bien précis, autour du bloc identitaire, des jeunesses identitaires, puis de Génération Identitaire et du think tank désormais Les Identitaires. Voilà c'est un peu cette galaxie là. Et donc un identitaire, c'est quelqu'un qui appartient à cette mouvance de ce point-de-vue là et qui s'inscrit à la suite de la Nouvelle Droite dans une vision ethno-différentialiste, donc culturelle et ethnique de l'identité. »