« La jeunesse africaine est en train de nous donner ce qu'on appelle chez moi une volée en terme de mobilisation contre la corruption, contre l'oligarchie, contre tout ce qui se passe ici, et sur lesquels on est en train de se quereller dans la gauche. Il ne peut pas y avoir de projet anticapitaliste sans projet ou en tout cas conscience antiraciste, anti néocoloniale, anticoloniale, très sérieuse. Il ne peut pas y avoir de véritable union entre les personnes les plus opprimées puisque comme vous vous le voyez dans la salle, il n'y a pas vraiment de représentation de personnes qui sont issues de ce qu'on appelle les minorités, et parce qu'on ne porte pas leur revendication, leur combat le plus fondamental. Le combat le plus fondamental aujourd'hui, de nos parents, de nos frères et soeurs, ce n'est pas les violences policières, c'est les réparations. Quand on parle d'augmentation de salaires sur des profits du CAC40, s'il y a plus de profits, c'est qu'il y a plus d'exploitation. Donc on veut une part dans le massacre de personnes ? Il y a une sorte d'angle mort colonial dans la gauche depuis Mitterand, après le général de Gaulle, qui est catastrophique. Il ne faut pas notre jeunesse reproduise ça. Il faut qu'on connaisse l'histoire des puissances qu'on appelle des puissances coloniales, qui sont les membres fondateurs de l'Union Européenne, pour ne pas que ça se reproduise. Aujourd'hui, la transition écologique dont on parle, elle ne se fera pas sans les pays africains. La France n'a rien sur son sol, donc comment on peut faire ? Aujourd'hui, il y a une actualité africaine qui est incroyable, dont on ne parle pas dans les médias évidemment, mais c'est pas grave, enfin si c'est très grave, mais j'espère que vous allez vous en saisir. »