(TW: piqures) J'vais raconter ma vie un peu:
L'année de mes 16 ans, j'ai commencé à vomir et à cracher du sang sans qu'on sache pourquoi. On m'a emmené à l'hosto, j'ai fait des dizaines et des dizaines de test et personne trouvait ce qui m'arrivait. Au bout de quelques semaines, toujours rien, mais y'avait un truc de sûr, c'est que mes poumons étaient HS. Le diag à été celui là pendant un moment : "On ne sait pas trop ce que vous avez mais vous allez surement être mis sous respirateur artificiel d'ici vos trente ans, et y'a très peu de chance que vous passiez les soixante ans si on trouve pas de solution." Je suis sorti et j'ai commencé des traitements un peu au pif sur conseil des médecins, tout en continuant les batteries de test et en changeant de médecin de temps en temps pour voir si les avis changeaient. Un médecin belge m'a même donné en douce une gélule d'adrénaline à prendre au cas où les traitement me causeraient un arrêt cardiaque, selon lui les médicaments français qu'on me donnaient étaient obsolètes et dangereux.
Au bout d'un an et demi on a compris ce qui m'arrivait, une infection pulmonaire avait révélé un asthme ultra patate dont j'ignorais complètement l'existence et que j'avais jamais pensé à soigner, puisque cent pour cent asymptomatique. J'étais malade depuis le début de ma vie mais sans symptômes extérieurs, impossible de s'en rendre compte avant que je sois à deux doigts de crever.
On m'a prescrit de plus en plus de médicaments, avant de trouver une formule plus légère qui stabilise ma respiration, et que je prend encore aujourd'hui, à base de pilules, et d'inhalations quotidiennes, et de trois injections toutes les deux semaines.
Ça fait plus de dix ans que je prend ce traitement et que je me ballade d'hôpital en hôpital et de pharmacie en pharmacie à chaque déménagement. A chaque fois que je tend l'ordonnance, y'a toujours les mêmes questions: "vous êtes sur qu'ils se sont pas trompés sur les doses?" "C'est vraiment pour vous? Même les vieux prennent que la moitié de tout ça."
J'ai croisé des vieilles merdes et des gens magnifiques dans mon parcours médical, aujourd'hui je vais bien, je suis à l'aise avec mon traitement, je me soigne, et même si j'ai des bas de temps en temps, j'arrive à faire ce que j'ai toujours rêvé de faire: Ecrire, chanter, gueuler et faire de la scène, seul ou avec mes meilleurs amis, même si on m'a dit que c'était foutu y'a une décennie de ça.
On m'a dit que c'était une chanson triste, mais je trouve pas du tout.
Pour moi c'est une chanson qui veut dire "si je peux le faire, vous pouvez le faire aussi".
Je vous aime,
Joey Glüten
Ps: Fumez pas à mes concerts svp
Merci à tous les gens qui m'ont envoyé les vidéos, toutes les images sont issues de mon concert des "hors sujets" au festival Distortions Chroniques de Saint Brieux, donc merci Délirium pour l'orga et l'invit', et surtout un gigantesque merci à Kurak LaVis pour les injections, comme d'habitude.




