L’agriculture est, à l’échelle de la planète, le deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre. En France, elle représente 20 % des émissions. Mais les effets environnementaux du secteur agricole ne limitent pas à cela : eutrophisation des eaux de surface, destruction de la biodiversité, surexploitation de la ressource en eau... Face à cela, l’agroécologie est apparue comme la principale réponse apportée par nombres d’organisations nationales, internationales et non gouvernementales. L’enjeu pour l’agriculture serait donc d’entamer ou d’approfondir une « transition agroécologique ». Nous reviendrons dans un premier temps sur « l’agriculture du pétrole », pour nous intéresser dans un deuxième temps à l’agroécologie, à la diversité des contenus que ce terme recouvre, à son intérêt et à ses limites. Nous montrerons que le débat sur l’agroécologie a le plus souvent été centré sur des innovations techniques ou institutionnelles tout en étant surchargé de principes abstraits et peu opérationnels. Pour finir, nous nous centrerons sur la France, sur la place qu’y occupe l’agroécologie, les transformations que l’agriculture a connu au cours des dernières décennies et sur son contexte politique pour souligner les obstacles auxquels se heurte aujourd’hui les promoteurs de la transition agroécologique.
Benoit Daviron et Gilles Allaire - L’agroécologie peut-elle être une alternative à l’agriculture du pétrole ? - 06/06/23
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