Assia Djebar (1936-2015), une vie entre deux rives : Une vie, une œuvre (France Culture). Diffusion sur France Culture le 5 mars 2016. Assia Djebar est née en Algérie et morte à Paris, et sa vie et son œuvre littéraire sont exactement là, comme pour tenter de faire se rejoindre ces deux rives, comme le reflet de son itinéraire : d'une enfance colonisée à l'Académie française, en passant par la guerre de libération Algérienne. Par Perrine Kervran. Réalisation : Marie-Laure Ciboulet. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret. Elle est, par son père instituteur, une fillette algérienne élevée dans l'amour de la langue française, un pur produit de la méritocratie coloniale et républicaine. Mais elle est aussi par sa mère, une berbère riche de son héritage arabo-andalou, qui vit au cœur des assemblées de femmes, au rythme des mariages, des circoncisions ou des après-midis au hammam. Assia Djebar est de celles qui inaugurent. Première de sa famille à ne pas être voilée. Première fille de sa famille à aller à l’école. Première maghrébine normalienne. Première romancière algérienne. Première à enseigner l’histoire de l'Algérie moderne à Alger. Première réalisatrice maghrébine. Et finalement première femme musulmane à l'Académie.
Elle écrit ses quatre premiers romans avant d’avoir trente ans, elle les écrit en français, de la même façon qu’elle enseigne en français… Mais face à l’arabisation forcée de l’Algérie, elle va se diriger vers le cinéma pour s’exprimer dans l’arabe oral maternel. Après dix ans de silence littéraire, elle va retourner à l’écriture. Désormais dans tous ses romans et ses essais, inlassablement, elle va dire l'histoire algérienne, sa propre histoire intime ainsi que celle des femmes algériennes, tout en cherchant par la forme à redonner oralité, nuances et complexité. Mais toujours, elle restera entre deux, presque écartelée, entre la France et l’Algérie, le français et l’arabe, la grande histoire collective et l’intime, la pudeur et l’exhibition, entre culpabilité et liberté.
Intervenants :
Ahmed Bedjaoui, journaliste, écrivain et figure du cinéma algérien Sakina Bouchama, soeur d'Assia Djebar Nassima Bougherara, germaniste, amie d'Assia Djebar, maître de conférence de Philosophie, civilisation et histoire de l’Allemagne, à l’Université de Grenoble 3 Pierre Nora, historien, éditeur et écrivain, membre de l'Académie française depuis 2001 Wassyla Tamzali, avocate, ancienne directrice du droit des femmes à l'Unesco, directrice du collectif Maghreb égalité Beïda Chikhi, universitaire franco-algérienne, professeur de littérature française et francophone à l'université Paris IV-Sorbonne Christiane Klapisch-Zuber, directrice d’études honoraires à l’École des Hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste de l’histoire sociale, l’histoire de la famille et l’anthropologie historique de l’Italie médiévale
Pour celles et ceux qui voudraient entendre des entretiens que cette grande dame de la littérature algérienne eut avec Laure Adler, il vous suffira de cliquer sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=OUIJDaxDADQ.
Source : France Culture
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