« Le mainstream est de plus en plus monstrueux, l'underground de plus en plus underground. »

Ce matin, Arnaud Le Gouëfflec & Nicolas Moog convoqués #auposte pour la BD "Vivre libre ou mourir, l'histoire du rock alternatif 1981/1989" Editions Glénat

⏭️ Entretien intégral en accès libre à dons libres : https://www.auposte.fr/vivre-libre-ou-mourir-la-folle-utopie-du-rock-alternatif-des-80s/

« L'idée de créer son outil de production, son outil de diffusion, monter son label, d'organiser son concert, d'essayer de créer des réseaux, je pense que c'est hérité de ce mouvement-là, et je pense que ça bat son plein en ce moment. Il n'y a pas du tout de perte. J'ai l'impression qu'en ce moment, il y a d'un côté un mainstream qui devient de plus en plus monstrueux, éléphantesque, et de l'autre côté, on a un underground, qui devient de plus en plus underground, et le juste milieu qu'il y avait entre les deux, cette espèce de middle class, a disparu. Ce qui est un des effets collatéraux du néolibéralisme d'une manière générale. Je ne voudrai pas faire de politique, mais c'est comme au Chili. J'ai un copain qui vivait au Chili, il me disait "il y a l'autoroute, d'un côté, il y a le ghetto pour les riches avec les villas, et de l'autre côté il y a le bidonville". Ce modèle politique fracture les choses en deux. D'un côté il y a le pognon, de l'autre côté, il y a l'absence de pognon. Et en musique c'est pareil, j'ai l'impression qu'on vit une époque, c'est aussi lié à la révolution numérique, on a d'un côté un mainstream surpuissant, complètement ghettoïsé à sa manière, déconnecté complètement d'un underground qui lui, va son chemin. J'ai l'impression qu'on vit une époque comme ça. »