2/4 Jules Barbey d’Aurevilly (France Culture / La compagnie des auteurs)

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Jules Barbey d’Aurevilly 2/4 : L’origine du roman selon Barbey d’Aurevilly (France Culture / La compagnie des auteurs). Photographie de Jules Barbey d'Aurevilly vers 1860 • Crédits : Photo by Hulton Archive/Getty Images - Getty. Une émission produite par Matthieu Garrigou-Lagrange et réalisée par Laurence Millet. Diffusion sur France Culture le 16 avril 2019. Cette émission propose, avec Pierre Glaudes, de parcourir les romans de Barbey d'Aurevilly et de définir leur esthétique. Pierre Glaudes est professeur de littérature française à l'université Paris IV-Sorbonne, où il enseigne la littérature du XIXe siècle en particulier. Il est l'auteur de l'“Esthétique de Barbey d'Aurevilly”, ouvrage paru chez Classiques Garnier en 2009. Dans ses travaux, notre invité cherche à replacer Barbey d'Aurevilly dans un horizon esthétique qui lui est propre, sans se laisser porter vers les deux écueils qui seraient pour l'un de faire de Barbey un écrivain régionaliste, pour l'autre de le réduire à un chantre des pulsions du corps. Il faut souligner l'influence du brûlant réactionnaire Joseph de Maistre, en qui il trouve une certaine éthique, une morale, mais aussi une philosophie du mal que l'on retrouve dans ses romans, vers une “esthétique de l'intensité”. Il faut aussi replacer Barbey en décalage par rapport au courant réaliste de son époque : pour Barbey, le réel ne se réduit pas au monde physique. Ses romans présentent donc une autre forme de rapport à la réalité, qui hérite également du “Don Quichotte” de Cervantès et du récit balzacien. Le narrateur de Proust, dans “La Prisonnière”, rend un hommage à l'écriture et à l’œuvre de Barbey d'Aurevilly, en expliquant à Albertine que “les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule œuvre, ou plutôt n'ont jamais que réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde” :

« Ces phrases-types, que vous commencez à reconnaître comme moi, ma petite Albertine, les mêmes dans la sonate, dans le septuor, dans les autres œuvres, ce serait, par exemple, si vous voulez, chez Barbey d'Aurevilly, une réalité cachée, révélée par une trace matérielle, la rougeur physiologique de l'“Ensorcelée”, d'Aimée de Spens, de la Clotte, la main du “Rideau Cramoisi”, les vieux usages, les vieilles coutumes, les vieux mots, les métiers anciens et singuliers derrière lesquels il y a le Passé, l'histoire orale faite par les pâtres du terroir, les nobles cités normandes parfumées d'Angleterre et jolies comme un village d'Écosse, la cause de malédictions contre lesquelles on ne peut rien, la Vellini, le Berger, une même sensation d'anxiété dans un passage, que ce soit la femme cherchant son mari dans une “Vieille Maîtresse”, ou le mari, dans l'“Ensorcelée”, parcourant la lande, et l'Ensorcelée elle-même au sortir de la messe. » Marcel Proust (in “La Prisonnière”)

Jacques Bonnaffé poursuit ses lectures des “Regrets” de Joachim du Bellay.

MUSIQUE GÉNÉRIQUE : “Panama”, de The Avener (Capitol) fin : “Dwaal”, de Holy Stays (Something in Construction)

MUSIQUE CHRONIQUE : “Self portrait” de Chilly Gonzales (Gentle threat)

Source : France Culture

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